Les policiers italiens utilisent largement le réseau social Facebook dans leurs enquêtes antimafia afin de repérer des réseaux criminels et traquer des gangsters en fuite, rapporte vendredi l’hebdomadaire L’Espresso.
« Pour nous, il s’agit d’un instrument important », déclare Alessandro Giuliano, chef de la police judiciaire de Milan, cité par le journal. « Il montre les liens entre les gens. Le matériel photographique est aussi un point de départ pour les investigations ».
L’article donne des exemples de mafieux utilisant le réseau pour rançonner, adresser des menaces de mort ou organiser des livraisons de drogue, tout en y trouvant l’occasion de vanter leur cercle d’amis. « Cela nous permet de mieux comprendre comment ils opèrent », a affirmé le policier. Selon Antonello Ardituro, procureur antimafia à Naples, « Facebook permet de diffuser des messages d’une manière directe et simple ».
A la suite d’une tentative d’attentat contre lui, un homme soupçonné d’être un mafieux écrit sur Facebook: « Oeil pour oeil, dent pour dent. Ne montrer aucune pitié ».
Le profil du même homme révèle qu’il est un fan du film « Scarface » avec Al Pacino. Il montre une photo de son gâteau d’anniversaire avec deux pistolets en chocolat.
La police suit aussi les mouvements de suspects sur Facebook.
Un tueur à gages présumé qui ne pouvait s’empêcher de consulter souvent son compte a été appréhendé après que la police eut repéré la clé avec laquelle il se connectait. Un boss de la mafia a été repéré et arrêté après avoir posté sur la page de sa petite amie des photos le montrant en vacances à Marbella sur la Costa del Sol en Espagne. Un autre a été retrouvé au Venezuela, où il était en train d’organiser des livraisons de drogue vers l’Europe, utilisant un faux profil sur le réseau social.
«Pour nous, c’est un soutien important», a déclaré le chef de la Squadra Mobile de Milan, Alessandro Giuliano. Et n’oubliez pas que grâce aux réseaux sociaux, la police a trouvé une bande de jeunes voleurs. Le crime, comme tous les phénomènes humains, évolue avec la société. Il y a vingt ans, les criminels ont utilisé les téléphones, puis ils ont commencé à utiliser les téléphones portables et la police s’est spécialisée techniquement pour les intercepter. Nous allons maintenant passer sur le Net.
Selon Giuliano «Facebook» est l’une des formes de communication privilégiée non seulement par les jeunes, mais aussi par les criminels plus âgés. Ça aide la police à mieux comprendre leurs déplacements, leurs réseaux de connaissances et même établir une carte précise de leur racket (pizzo). Les mafieux n’hésitent pas à menacer les commerçants ou les enfants de ceux-ci par le biais de Facebook.