Vous avez pu lire dans la presse (Suisse notamment) que des mafieux Napolitains exploitaient le site qui avait servi au tournage du film GOMORRA. Si on trouve cela cocasse ici, ça n’est pas le cas en Italie où les gens ont l’habitude, depuis des lustres, de ne jamais s’étonner de rien lorsqu’il s’agit de crime organisé. Ce qui me frappe à chaque fois, c’est que sous nos latitudes, on prend cela avec une distance couronnée d’un fatalisme rigolard (ah, ces Italiens !!!). Pourtant ce genre de nouvelle devrait nous alarmer. L’Italie n’est pas si lointaine. Il paraît même qu’on a une frontière avec elle…
Car les mafias n’ont pas eu besoin de Congrès, de G20, de WEF ou toute autre réunion internationale (si souvent stériles) pour se mettre à l’heure de la mondialisation. Par conséquent, s’amuser de ce qui se passe en Italie comme si ça ne pouvait pas se passer chez nous est une fatale erreur qui s’apparente parfois à de l’ignorance mais pire encore, à un déni de la réalité.
Profitons de cet article pour saluer l’extrême compétence et l’efficacité de la police italienne dans sa lutte contre le crime organisé. Cela vient du fait que les mafias les plus puissantes et les mieux organisées du monde se partagent, sur le même territoire, les activités criminelles les plus diverses. Rompus aux affaires sordides et complexes des mafias, ses policiers ont développé des aptitudes exceptionnelles. La police italienne est un exemple pour toutes les autorités policières en Europe et son savoir-faire mérite un profond respect. Gardiens des valeurs démocratiques, ils incarnent l’abnégation, le courage, la loyauté, l’éthique d’un État de droit qui vaut d’être défendu contre le pouvoir occulte de toute forme de criminalité organisée.
Christian Lovis © octobre 2012
