American Desperado


American DesperadoCe livre est passionnant à plus d’un titre. Merveilleusement écrit comme un polar par le grand reporter Evan Wright, on y découvre la biographie peu reluisante de Jon Roberts, un trafiquant de drogue cruel, violent, sans foi ni loi. Les 704 pages du livre pourraient rebuter certains lecteurs, mais l’écriture efficace de l’auteur nous tient en haleine. C’est une plongée dans l’enfer de l’Amérique des années 70-80. Si certains passages sont pénibles à lire, ça n’est pas par ennui, mais bien parce que la folie et la violence brutale de Jon Roberts et de ses acolytes nous paraissent incroyables. C’est heureusement bourré d’humour noir, ce qui permet de faire passer certains détails pénibles de cette vie trépidante. L’intérêt de ce livre est surtout une réflexion plus philosophique sur le principe que le père de Jon Roberts lui a inculqué  :

« Si tu dois choisir entre le Bien et le Mal, choisit toujours le Mal. »  

Jon Roberts a appliqué ces fondements à la lettre, tout au long de sa vie.

Qui est Jon Roberts ? 
Jon Roberts, de son vrai nom John Riccobono, est né en 1948 dans la famille Gambino, affiliée à la mafia de New York. Il assiste à son premier meurtre à l’âge de 7 ans alors qu’il est en voiture avec son père. Il s’engagera dans les Marines pendant la guerre du Vietnam pour éviter la prison. Là, il commettra des crimes et des tortures horribles sur des soldats ennemis. Il reviendra à New York, avant de s’enfuir à Miami où il deviendra l’un des plus importants parrains de la drogue des années 80, notamment avec comme client, le célèbre caïd colombien Pablo Escobar. Il sera finalement arrêté et bénéficiera d’une remise de peine en échange d’informations. Roberts est mort en 2011, deux mois après la publication de ses mémoires.

Et la Mafia dans tout ça ? 
Qu’on ne s’y méprenne pas, si au début du livre on découvre le début de carrière de Jon Roberts comme homme de main de la Mafia de New York, ce livre n’est pas à proprement parlé un ouvrage sur la Mafia. En effet, Jon Roberts, contrairement à son père, n’a jamais été affranchi ni « homme d’honneur ». Après son départ pour Miami, il est devenu le caïd d’une organisation criminelle spécialisé dans le trafic de drogue avec les cartels de Colombie.

C. Lovis

American Desperado,
de Jon Roberts et Evan Wright, trad. Patricia Carrera
Éditions 13e Note, 704 pages

Laisser un commentaire

Choisissez une méthode de connexion pour poster votre commentaire:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s