Les clans turcs
La Turquie a longtemps été l’une des premières places au monde de la culture du pavot. Grâce au commerce de l’héroïne et de l’opium, les clans turcs ont assis leur autorité et se sont enrichis de façon constante. Les profits colossaux engendrés par le trafic de stupéfiants ont permis à ces clans à pénétrer les classes dirigeantes du pays tout en influant favorablement sur le processus d’industrialisation du pays. Les laboratoires et la logistique de ces clans se situent principalement à Ankara, Istanbul et même en Grèce, en Bulgarie et dans les Balkans.
La force des clans turcs
Le savoir-faire, leur réputation et les liens avec les familles italiennes, aussi bien en Italie qu’aux États-Unis ont renforcé l’influence des familles turques sur la scène internationale. Les Turcs ont pris le contrôle du commerce de l’héroïne depuis la zone de production (Afghanistan et dans le Triangle d’or) jusqu’aux zones de consommation en Europe occidentale.
Avec les Loups gris – un mouvement politique d’extrême droite – les familles du crime organisé turques sont souvent impliquées dans des meurtres et des délits commis hors de leur pays.
On estime qu’il y a plus de 40 clans importants en Turquie qui engendrent un chiffre annuel d’environ 60 milliards de dollars (la moitié du budget de l’Etat). Le pouvoir des gangs de la mafia turque s’étendent dans les hautes sphères de l’économie, la politique et la justice en Turquie. Ces dernières années, plusieurs scandales de matchs de football truqués ont mis en lumière cette économie souterraine.
Aux premiers jours de la route des Balkans, le trafic était surtout assuré par les Yougoslaves, utilisés comme éclaireurs afin d’assurer la sécurité du transport de la drogue, à l’origine à travers la Serbie. Au cours des années 1970 à 1980, les marchés en Allemagne et en Suisse étaient aux mains des clans turcs et libanais.
La guerre comme opportunité criminelle
La guerre en Yougoslavie, suite à la mort de Tito, fut une époque florissante pour les clans criminels qui se multiplièrent et élargirent leurs secteurs d’activité. Dans les années 1990, des groupes criminels organisés croates, bosniaques et serbes virent le jour.
Trafic d’armes
Le commerce des armes se développa au début des années 1990, notamment en Bosnie et en Croatie. Les clans italiens jouèrent un rôle important, mais les premiers acteurs de ce trafic furent les Albanais. En effet, lors de l’insurrection de 1997, presque tous les stocks d’armes militaires furent volés et envoyés au Kosovo, en Bosnie et en Serbie. Des armes lourdes, dont 10 missiles sol-air volés dans une base militaire furent retrouvés dans une grotte en Albanie. Les enquêteurs établirent que le commerce illégal d’armes était aussi un moyen de survivre pour des entreprises d’État du Monténégro, de Bosnie et de Serbie.