La mafia albanaise


Les familles albano-kosovares connurent un développement spectaculaire. La première mafia du Kosovo aux ramifications internationales fut fondée par Mehmed Ali Karakafa, au début des années 1970, avec l’organisation d’un trafic d’héroïne de la Turquie vers l’Italie, après un passage en Yougoslavie. Il menait ses opérations criminelles avec des partenaires locaux, les frères Osmani, Adnan et Fatmir, Latif Memeti et Ismet Arifi.

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Le chef mafieux Karakafa avait été plusieurs fois condamné en Yougoslavie pour trafic de drogue, d’or et de munitions. Son clan fut le premier groupe international albanais du crime organisé, lié à la mafia italienne et aux organisations turques. En 1999, il fut soupçonné d’opérations de financement de l’Armée de libération du Kosovo (U.C.K) à partir de l’Espagne. Les enquêteurs établirent que dans les années 1970, certains Albanais travaillèrent avec les cinq familles mafieuse de New-York et apprirent à diriger une organisation criminelle.

En 1999, le patron de la mafia albanaise, Nedmedin Zeka, fut arrêté par la police hongroise et l’extrada vers l’Italie pour y être jugé. A la même époque, un autre chef albanais, Remzi Canaj, fut arrêté aux Pays-Bas pour trafic de stupéfiants.

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L’Albanie est restée longtemps fermée aux étrangers jusqu’en 1985. Après la mort de son dirigeant, Enver Halil Hoxha, le pays plongea dans la chaos et on assista à l’invasion soudaine de mafieux italiens. On suppose que l’Albanie a commencé à jouer un rôle majeur sur la route des Balkans au début des années 1980. D’ailleurs, en 1982, bon nombre de mafiosi italiens s’y réfugièrent pour échapper aux opérations policières menée contre le trafic d’héroïne.

En 1987, lors d’une réunion à Milan organisée par Dora Vendola, alors à la tête de la mafia des Pouilles de la Sacra Corona Unita, les criminels italiens et albanais renforcèrent leurs liens pour le trafic de cigarettes et de stupéfiants entre les Balkans et l’Italie.

Fuir à tout prix  

En 1992, suite aux meurtres des juges antimafia Giovanni Falcone et Paolo Borsellino en Sicile, l’état italien réagit avec force. Les clans siciliens près d’être démantelés furent pris de panique et de nombreux « parrains » fuirent en Albanie où ils s’établirent dans les villes portuaires comme Durrës et Vlora.

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Texte et recherches : C. Lovis

Sources photographique : Photoreporter : Laurent Piolanti