Extraits de mon prochain livre où il est question de Riina…


Extraits de mon prochain livre…

[…] Au cours des années 1980, ce petit homme trapu, inculte, quasiment analphabète demeura invulnérable aux attaques de ses ennemis et insaisissable auprès de la justice. En Sicile, on le surnomma « la Bête » en raison de sa violence meurtrière. Aveuglé par la soif de pouvoir, il usa de méthodes terroristes et paramilitaires pour éliminer dans des carnages épouvantables des hommes et des femmes de grande valeur. Riina avait plus peur de l’encre que du sang. Il vouait une haine sans limites pour les juges et particulièrement Giovanni Falcone et Paolo Borsellino.

Le 23 mai 1992, au moment où l’Italie tout entière regardait avec effroi et consternation les images de l’autoroute éventrée par l’effroyable explosion qui tua le juge Falcone, sa femme et trois policiers de son escorte ; Totò Riina, lui, sablait le champagne avec ses lieutenants pour célébrer la mort de son ennemi. Ils ignoraient encore que cette stratégie ultra-violente déclencherait un effritement sans précédent de leur pouvoir. […]

Christian Lovis © Tous droits réservés / ProLitteris, Société suisse de droits d’auteur

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Le prochain livre des Hommes de l’antimafia bientôt dans les librairies.

[…] il commença par gifler le gamin des dizaines de fois.

— Alors, on veut venger son père ?

Paf ! Les joues du jeune Giuseppe étaient rouge écarlate.

— Et tu crois que tu peux nous menacer, nous, les Corleonais ! sermonna le tortionnaire.

Paf !

Du sang dans la bouche…

— Dis-moi, Giuseppe, tu écris de la main droite ou de la main gauche, questionna Greco ?

— De la droite, monsieur… répondit l’adolescent pris de sanglots.

L’escadron de la mort n’avait jamais aussi bien porté son nom.

— J’vous en prie, pitié, laissez-moi partir, monsieur, j’dirais rien à personne. J’vous jure…

Les larmes du gamin n’eurent aucun effet sur les mafieux de Riina qui plongèrent dans un abîme d’ignominie. Pino Greco sortit un petit couteau à oursins de sa poche. La lame de quelques centimètres n’avait pas pour vocation de couper de la viande, mais le cruel « Scarpuzzedda » s’en moqua. Il ne se soucia pas non plus des hurlements de douleur du gamin quand il se mit à lui déchirer les chairs et lui sectionner l’avant-bras avec son petit couteau.

— Maintenant, tu vas faire comment pour tirer sur Totò Riina ? Hein ! vociféra Pino Greco en brandissant la partie du corps amputé du jeune garçon, encore conscient malgré l’atroce douleur.

L’« homme d’honneur » acheva sa victime d’une balle dans la nuque avant de plonger son petit corps dans une baignoire d’acide chlorhydrique pour le dissoudre.

[…]

Christian Lovis © Tous droits réservés / ProLitteris, Société suisse de droits d’auteur