Fraude à l’aide publique, une spécialité des mafias


En fraudant l’aide publique, les mafias italiennes s’enrichissent  sans prendre beaucoup de risques. Que ce soit au niveau italien ou européen, la mafia italienne détourne des millions d’euros d’argent public, souvent en toute impunité.

Les mafiosi perçoivent de fausses pensions d’invalidité, des indemnités de retraites ou encore des subsides pour du chômage fictif. Cette activité accessoire qui ne fera pas d’un mafieux un millionnaire a pour but de s’assurer du soutien tacite de la population locale en reversant certaines parties de ces sommes à des personnes dans le besoin.

Giovanni Falcone
Le juge Giovanni Falcone

Le juge Giovanni Falcone affirmait que si les agrumes déclarés en Sicile pour toucher les subventions de l’Union européenne existait vraiment, la surface entière de l’île n’aurait pu suffire à tous les produire.

Les carabiniers avaient aussi découvert un troupeau de vaches domicilié place Navone, en plein cœur de Rome par un soi-disant éleveur qui n’avait jamais vu aucune vache autrement que dans les prés.

La camorra a également profité des aides de l’Union européenne et un procès avait fait grand bruit en 2003. En effet, les Casalesi se rendaient dans les centres de recueil des productions agricoles dépassant les quotas européens. Dans ce centre, les excédents agricoles étaient normalement détruits en échange d’une indemnité proportionnelle au poids de la production livrée. Les camorristes faisaient peser en toute impunité non pas les produits agricoles en surplus, mais leurs propres déchets, qu’ils faisaient détruire au frais de l’Union européenne. Ils étaient donc rétribués pour se débarrasser d’immondices et, naturellement, ils écoulaient leur production agricole sur les marchés de la région. Réalisant ainsi un double profit pour une seule activité.

Source : Sociétés du crime, Clotilde Champeyrache