Rome : saisie de biens appartenant à un caïd de la pègre


La Cour d’Appel de Rome a ordonné la confiscation de biens, évalués à 25 millions d’euros, appartenant à Ernesto Diotallevi (photo), membre historique de la « Bande de la Magliana », la pègre traditionnelle romaine. Ont notamment été saisis : une maison avec vue sur la Fontaine de Trevi, un complexe touristique en Sardaigne, des parts sociales de 8 sociétés (dans l’immobilier, la construction navale, l’énergie électrique, le transport maritime,…), des véhicules, des comptes bancaires, des assurances-vie, des œuvres d’art, une quarantaine de biens immobiliers et, via une société libérienne, une villa sur l’île de Cavallo, en Corse. Ces biens avaient déjà été saisis en 2013 mais la décision avait été annulée par la Cour de Cassation, avant d’être à nouveau validée en Appel.

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Ernesto Diotallevi

NDLR : La « Bande de la Magliana » est en fait une fédération de groupes criminels romains, originaires principalement du quartier populaire de la Magliana. Dans les années 70, ces groupes sont impliqués dans divers trafics et dans des vols à main armée. L’acte fondateur de la Bande serait l’enlèvement en 1977 d’un riche aristocrate italien. Le duc est tué mais la rançon est réinvestie dans le trafic de drogue. La Bande de la Magliana, en contact avec la Camorra, la ‘Ndrangheta, Cosa Nostra, mais également la Loge P2, l’extrême-droite ou une frange des services secrets italiens, est citée dans nombre d’affaires de la période des « années de plomb ». Il s’agit des assassinats de Minno Pecorelli (un journaliste d’extrême-droite voulant révéler des informations sur Andreotti), d’Aldo Moro, du banquier Roberto Calvi ou encore de l’attentat de la Gare de Bologne (85 morts).

Le déclin de la Bande commence au début des années 80 à cause de règlements de comptes internes, puis de la collaboration de plusieurs membres avec la justice. En 2005, le film « Romanzo Criminale » raconte, de manière romancée, l’histoire de la « Banda della Magliana ». Lié à l’extrême-droite, Diotallevi a d’abord commencé par des activités d’usure. Il a intégré la « Bande de la Magliana » grâce à ses bons contacts avec le monde économique et surtout avec Pippo Calo, « ambassadeur de Cosa Nostra » à Rome. En juin 2007, il est acquitté pour sa participation présumée au « suicide » du banquier Roberto Calvi à Londres en 1982.

LIVRE A LIRE ABSOLUMENT

Je vous conseille ce livre magnifique sur cette bande. Un roman très bien écrit qui nous plonge dans les affres de cette bande criminelle romaine. (C. Lovis)

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Source : 06.12.18 | Repubblica – Italie