Ndrangheta
Calabre : une holding saisie pour liens mafieux
AVR, une holding de gestion des déchets, a été placée sous séquestre et sous administration judiciaire. AVR gère les déchets à Reggio de Calabre et dans 6 autres régions italiennes, mais aussi l’entretien et la signalisation routière et autoroutière, ou des contrats en Pologne. 13 personnes ont été inculpées pour concours externe à la Mafia mais laissées libres, dont Claudio Nardecchia (Président du Conseil d’Administration), Enzo Romeo (Directeur du bureau d’AVR de Reggio de Calabre), le Conseiller Régional Domenica Catalfamo, l’ancien Conseiller Régional Giovanni Nucera, Armando Neri (maire-adjoint et responsable de l’environnement de Reggio de Calabre), Antonino Castorina (chef du groupe PD au sein du conseil municipal), Filippo Quartuccio (conseiller municipal délégué à la culture), Rocco Albanese (conseiller municipal), Fabio Scionti (ancien maire de Taurianova).
La holding collaborait avec des hommes d’affaires proches des clans de la ‘Ndrangheta qui imposait des embauches et des avancés de carrière pour certains employés, parfois de la famille des élus locaux. Des contrats de sous-traitance étaient également confiés à certaines sociétés « choisies » par les clans, notamment celui des De Stefano, sans doute le plus important de Reggio de Calabre, ou des Pelle, un des grands clans historiques de la ‘Ndrangheta.
Source : Repubblica (Juin 2020)
Naples : vaste opération contre la Camorra
Les carabiniers ont mené une grosse opération contre les clans Puca, Verde et Ranucci, actifs dans le quartier Sant’Antimo de Naples. 59 personnes ont été arrêtées, accusées d’association mafieuse, concours externe, corruption électorale et extorsion. Parmi les personnes arrêtées figurent les trois frères du sénateur Luigi Cesaro (photo) de Forza Italia, Antimo, Aniello et Raffaele. Les magistrats étudient la possibilité de poursuivre également le sénateur. Des biens estimés à 80 millions euros ont été saisis. Les clans auraient versé 50 euros pour chaque vote, surtout en faveur de Cesaro.
Source : Il Gazzettin (Juin 2020)

Nord de l’Italie : opération contre un clan de la ‘Ndrangheta
La police italienne a mené une opération dans quatre régions (opération « Freeland »). Les autorités antimafia de Trente (nord du pays) ont coordonné l’enquête et l’arrestation de 20 personnes, accusées d’association de malfaiteurs, extorsion, enlèvement, trafic de stupéfiants, détention d’armes, faillite frauduleuse et contrefaçon de documents. L’enquête a commencé à l’été 2018, après les déclarations d’un « repenti » sur une locale (structure mafieuse rassemblant au moins 49 membres d’une même région) à Bolzano, remontant au moins aux années 1990. La locale était en contact avec les cartels colombiens pour l’approvisionnement en cocaïne du Trentin-Haut-Adige. Les mafieux se sont emparés des marchés locaux de la cocaïne, au détriment de la criminalité locale, puis ont utilisé ces délinquants « ordinaires » dans leurs opérations de revente de drogue et de trafic d’armes. Ils étaient également en contact avec des criminels Roms, leur fournissant même des emplois d’une entreprise de construction pour leur permettre d’obtenir des mesures alternatives à la détention. En plus des activités criminelles, le groupe avait infiltré l’économie légale, notamment les secteurs de la construction et de la restauration. La locale était en lien avec les clans Papalia de Delianuova, Barbaro-Papalia de Plati et Alvaro-Macrì-Violi de Sinopoli.
Parmi les personnes interpellées apparaît également Paolo Pasimeni (photo), 42 ans, accusé de concours externe à la Mafia. En février 2011, alors âgé de 23 ans, Pasimeni avait tué son père Luigi, professeur de chimie à l’Université de Padoue, puis avait incendié le corps dans son laboratoire. Son père l’avait réprimandé pour avoir falsifié deux notes d’examen. Il a été condamné à 13 ans de prison. Libéré en 2009, Pasimeni a de nouveau été arrêté en décembre dernier après la découverte d’une arme à feu et de munitions dans le bureau de sa société. Il est libéré avec assignation à domicile, jusqu’à son interpellation par la police dans cette affaire de trafic de cocaïne.
Source : Il Quotidiano del Sud (Juin 2020)

Sicile : enquête sur un feu d’artifice illégal
Cosa Nostra – Sicile
La police de Catane a ouvert une enquête pour identifier l’auteur d’un feu d’artifice qui a eu lieu dans le nuit du 8 janvier dernier devant un restaurant du centre de Catane où était célébré l’anniversaire d’un parent à un membre important du clan Cappello, actuellement détenu. Un homme a été arrêté pour violation de la législation sur les feux d’artifice.
Source : Agences (Juin 2020)
Palerme : la main de Cosa Nostra sur les jeux
La Guardia di Finanza a procédé à l’arrestation de 8 personnes à Palerme (opération « All In »). La mafia sicilienne aurait pris le contrôle de 5 salles de jeux et de paris en Sicile et en Campanie (dont 3 établissements achetés à l’État), soit un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros. Le manager « insoupçonnable » était le palermitain Salvatore Rubino, aux ordres de Francesco Paolo Maniscalco, référent du clan « Palermo Centro » pour les jeux. Il coordonnait l’investissement des mandamenti (un mandamento est une circonscription mafieuse rassemblant plusieurs clans voisins) de Pagliarelli, Porta Nuova-Palermo Centro, Noce, Santa Maria di Gesùet Brancaccio dans ce secteur. Une des salles de jeux avait déjà été saisie au clan Inzerillo il y a quelques années puis racheté en sous-main par les mafieux. La trace de l’argent a permis de remonter jusqu’à deux autres entrepreneurs, Vincenzo Fiore et Christrian Tortora, et le boss du clan Pagliarelli, Salvatore Sorrentino. Trois autres personnes sont aux arrêts domiciliaires : Giuseppe Rubino (le père de Salvatore), Antonino Maniscalco et Girolamo Di Marzo. Elio et Maurizio Camilleri, associés de Rubino, sont sous contrôle judiciaire.
La justice a saisi les sociétés « Bet for Bet srl » de Palerme, « Tierre games srl » de Rome, « Gierre games srl » de Bellizzi (province de Salerne), « Gaming managment group srl » de Milan, « Lasa giochi srl » de Palerme, « Villageintralot srls » de Palermo, et les sociétés unipersonnelles « Accardi Fabrizio » et « Massaro Antonio » de Palerme. L’enquête s’appuie notamment sur un micro placé par la Guardia di Finanza dans une charpenterie utilisée comme lieu de rendez-vous par les entrepreneurs et les mafieux.
Source : Repubblica (Juin 2020)
Calabre : opération contre des mafieux qui fraudaient le revenu minimum
Les carabiniers de Gioia Tauro (principal hub de containers en Méditerranée) ont enquêté sur les bénéficiaires du système de reddito di cittadinanza (revenu de citoyenneté, sorte de revenu minimum de subsistance). Instauré en janvier 2019, ce revenu, destiné à aider les plus pauvres, a été détourné par des membres ou des proches de la ‘Ndrangheta de Gioia Tauro.
37 mafieux, membres ou proches du clan Piromalli-Molè, sont accusés d’avoir frauduleusement touché 279.000 euros de l’État. Certains des bénéficiaires ont été condamnés pour association mafieuses (dont deux sont « sous surveillance spéciale »), d’autres ont reçu l’interdiction perpétuelle dans les fonctions publiques, sont donc exclues par la loi de l’octroi de subventions, d’indemnités et de financements publics. Les bénéficiaires manipulaient également les formulaires pour obtenir ces aides et ne pas tomber au-dessus du seuil de revenus minimums (les « pauvres sur papier »). La procédure de recouvrement des sommes indûment perçues a été lancée par le Procureur de Palmi contre 33 italiens et 4 étrangers. Le 20 mai dernier, 101 membres ou proches des clans de la province de Reggio de Calabria avaient déjà été ciblés par la Guardia di Finanza dans une affaire similaire.
Source : Repubblica (Juin 2020)
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