La Guardia di Finanza a mené une vaste opération (opération Imponimento) contre la ‘Ndrangheta (clan Anello-Fruci de la province de Lamezia Terme) : 75 personnes ont été interpellées en Italie et en Suisse (6 arrestations dans ce pays), 158 ont été inculpées au total et des biens estimés à 169 millions d’euros ont été placés sous séquestre (124 terrains, 116 immeubles, 26 entreprises, 84 véhicules, 3 villages de tourisme et de nombreux comptes bancaires).
Les personnes interpellées sont accusées d’association mafieuse, trafic de stupéfiants, blanchiment, corruption, fausse-monnaie, détention et trafic d’armes. Des perquisitions ont été menées dans les cantons suisses d’Argovie, de Soleure, de Zoug et du Tessin : des armes et des munitions ont été saisies. En Italie, les forces de l’ordre ont découvert des fusils, des carabines, des kalachnikovs et des pistolets de divers calibres, avec les munitions.
L’une des personnes arrêtées est Francescantonio Stillitani (photo), ancien maire du village calabrais Pizzo et deux fois assesseur de la Région, en charge des transports et du travail. Il serait depuis des années le « politicien de référence » du clan Anello-Fruci. Il est également accusé de trafic de votes, achetés 100 euros le vote. Depuis qu’il a arrêté la politique, Francescantonio Stillitani et son frère Emanuele ont mis leurs activités dans le secteur du tourisme au service du clan. En échange, les mafieux éliminaient la concurrence comme ce couple, gérant un établissement balnéaire, à proximité d’un village-vacances appartenant aux Stillitani mais géré par le Club Méditerranée, qui exigeait avoir le monopole des activités de tourisme dans la région.
Francescantonio Stillitani
A force de pressions et de dégradations, le couple a finalement décidé de vendre son établissement. D’autres entrepreneurs bien connus dans la région ont également été interpellées : Domenico Ciconte de Sorianello et Francesco Caridà de Pizzo Calabro. L’avocat et entrepreneur Vincenzo Renda de Vibo Valentia et Francesco Crigna, ancien adjoint au maire de Parghelia, ont été inculpés mais laissés libres. Des fraudes à la reddito di cittadinanza (revenu de citoyenneté, sorte de revenu minimum de subsistance) et au fonds d’urgence Covid-19 (soutien financier aux entreprises en difficulté) ont également été relevées.
Sources : 21.07.20 | Repubblica – Italie
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.