Cosa Nostra – Interdiction de funérailles publiques pour un boss sicilien
Le Préfet de Catane a interdit de funérailles publiques l’ancien boss de Ramacca (ouest de Catane), Calogero Conti, 95 ans. Son enterrement a donc eu lieu en toute discrétion, très tôt le matin, sans cortège ou manifestation externe et sous surveillance des carabiniers. Les autorités voulaient ainsi éviter tout signe de puissance de la Famille mafieuse locale.
Sacra Corona Unita – Pouilles : une femme violée pour une dette de drogue
Les carabiniers ont interpellé 9 membres du clan mafieux des Strisciuglio. Un jeune homme de 23 ans avait été agressé à son domicile de Bari pour une dette de drogue. Sa mère avait alors été contrainte de se livrer à des actes sexuels devant son mari et leur petit-fils, mineur. Les faits ont eu lieu le 19 mars dernier, à Palese : tous les agresseurs avaient un visage découvert, sûrs de leur impunité. Certains ont fait le guet à l’extérieur, alors que d’autres ont pénétré dans le domicile, frappant le jeune homme avec un coup de poing américain et agressant sa maman qui tentait de le protéger.

‘Ndrangheta – Grosse opération anti-‘Ndrangheta franco-italienne
Les carabiniers de Gênes et les gendarmes français des Sections de Recherche de Marseille et de Paris, en coopération avec Europol, ont mené une vaste opération contre les réseaux de la ‘Ndrangheta et de leurs complices français (opération « Ponente Forever »). 46 personnes ont été arrêtées dans les deux pays pour association de malfaiteurs pour des trafics d’armes et de drogue, blanchiment d’argent et recel. 33 personnes ont été arrêtées côté français (7 en région parisienne, le reste dans le sud, dont des voyous du Milieu) et 13 autres côté italien pour possession et trafic d’armes et de drogue, fabrication et possession de faux documents d’identité et soutien à la ‘Ndrangheta. Les enquêteurs français et italiens ont identifié un réseau actif de trafic d’armes (dont des Skorpion et AK-47) et de drogues (cocaïne, herbe et résine de cannabis) entre l’Italie, la France, la Belgique et les Pays-Bas. L’enquête a commencé suite à une saisie de 20 kilos de résine de cannabis en provenance d’Espagne en 2018, dans la région de Draguignan.
L’enquête est centrée sur Carmelo Sgrò de San Remo (Ligurie). Sgrò, 37 ans, membre du clan GallicoMorgante-Sciclitano, officiellement entrepreneur de BTP. Il avait été impliqué en 2015 dans l’opération « Trait d’Union », un réseau d’échange de résine de cannabis contre de la cocaïne, en lien avec le clan Magnoli de Vallauris et un clan albanais, fournisseurs de cocaïne. Sgrò aurait également aidé à la cavale de Filippo Morgante, membre du clan Gallico, payant ses voyages, ses faux papiers et en mettant à disposition des propriétés, même à l’étranger. Sgrò aurait également récupéré, via des proches de la famille Magnoli, un lot de 11 kilos de cocaïne qui lui avait été volé par des trafiquants français. L’enquête concerne également des opérations de blanchiment par l’achat de biens immobiliers, de propriétés de luxe et d’activités commerciales. 900.000 euros en biens immobiliers ont été saisis en France, en Italie et au Portugal. En France, 700.000 euros en liquide, 120.000 euros sur des comptes bancaires, 5 armes à feu, un fusil, un pistolet-mitrailleur Skorpion, un kilo de cocaïne, une trentaine de montres, six voitures de luxe, des brouilleurs et des balises ont notamment été saisis.

Elections régionales en Italie : les listes passées au crible de l’antimafia
Alors que l’Italie vote pour choisir leurs conseillers régionaux dans 7 régions (Campanie, Ligurie, Marches, Pouilles, Toscane, Val d’Aoste et Vénétie), la commission parlementaire anti-mafia a analysé la liste des candidats présents sur les listes. 13 de ces candidats en ont été exclus : 9 sur des listes en Campanie, 3 dans les Pouilles et un dans le Val d’Aoste.
En Campanie : les 9 se répartissent entre la liste de gauche emmenée par Vincenzo De Luca (5) et la liste de droite emmenée par Stefano Caldoro (4). Pour la gauche : Aureliano Iovine, accusé d’association mafieuse : Carlo Iannace, déjà condamné et interdit de la fonction publique en 2016 ; Sabino Basso, accusé de blanchiment d’argent (procès en cours) ; Michele Langela, accusé de blanchiment (procès en cours) : Francesco Plaitano, accusé de d’extorsion (procès en cours). Pour la droite : Orsola De Stefano, accusé de concussion (procès en cours) ; Maria Grazia Di Scala, accusée de concussion (procès en cours) ; Monica Paolino, accusée de trafic de votes mafieux (procès en cours) ; Francesco Silvestro, accusé de concussion (procès en cours). Dans les Pouiles, il y a 3 « non-présentables » : deux pour la liste du candidat de gauche Michele Emiliano et un pour la liste de l’extrême droite de Franco Piero Antonio Bruni. A l’extrême-droite : Raffaele Guido, accusé de violences privées et violences et menaces aggravées par le but de faciliter l’activité des associations mafieuses (en procès). A gauche : Silvana Albani, accusée de fausse expertise, corruption pour un acte contraire aux devoirs officiels, et corruption d’actes judiciaires, aggravée par le but de faciliter les activités des associations mafieuses (procès en cours) ; Vincenzo Gelardi, accusé de transfert frauduleux de valeurs aggravé par le but de faciliter l’activité des associations mafieuses (procès en cours). Au Val d’Aoste, le « non-présentable » est Augusto Arduino Rollandin, figurant sur la liste pour l’Autonomie. Il a été condamné en 2018 à 4 ans et 6 mois et à l’interdiction de fonction publique, et écarté de son poste de Vice-Président du Conseil Régional.
Cosa Nostra – Opération contre le clan Ercolano-Santapaola, dominant à Catane
Lors de l’opération « Iddu », les carabiniers ont visé le clan Ercolano-Santapaola, le principal groupe mafieux de Catane (est de la Sicile). 21 personnes ont été arrêtées, essentiellement en Sicile mais aussi dans les provinces de Lecce et de Milan, pour association mafieuse et trafic de stupéfiants. L’enquête a identifié Benedetto « Benito » La Motta, 62 ans, comme le référent du clan pour la commune de Riposto (sur la côte au nord de Catane), aidé de son principal lieutenant Antonino Marano, 76 ans, surnommé « le tueur des prisons » et arrêté pour le même meurtre. Envoyé en prison pour meurtre, La Motta a été remplacé par sa femme, Grazia Messina. Elle a notamment ordonné le passage à tabac d’un petit délinquant, accusé d’avoir cambriolé un commerce, sous la protection (tarifée…) du clan. L’enquête a duré 2 ans, laissant le temps aux carabiniers de radiographier le clan et ses activités, notamment le trafic de stupéfiants (cocaïne, résine et herbe de cannabis). Au cours de l’enquête plus de 200 kilos d’herbe de cannabis ont été saisies.

Cosa Nostra – Opération anti-mafia italo-belge
L’enquête « Mosaico » a été coordonnée par les juges antimafia de Palerme et le Procureur de Liège. Trois perquisitions ont été effectuées par la police fédérale belge à Maasmechelen, Liège et La Louvière dans un dossier d’assassinats et tentatives d’assassinats. Trois personnes (Antonio Bellavia, Calogero Ferraro et Carmelo Nicotra) ont été interpellées, et une arme et des munitions ont été saisies. Quatre autres mafieux ont été arrêtés à Favara (province d’Agrigente). L’affaire concerne un double homicide et une tentative d’homicide à Liège (le meurtre de Mario Jakelich et la tentative de meurtre de Maurizio Distefano à Liège en septembre 2016 ; l’assassinat de Baldassare Sorce, à Sclessin, en mai 2017), une double tentative d’homicide ainsi que deux assassinats à Favara, mais aussi vol aggravé, détention d’armes, recel, extorsion et trafic de stupéfiants. Les investigations ont permis de mettre en lumière la rivalité entre deux groupes mafieux, qui a ensanglanté entre 2015 et 2018 les rues de Favara et de Liège, avec au total cinq homicides et cinq tentatives d’homicides.

Sources : presse italienne + BHIC
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