Quelques nouvelles d’Italie


Intimidations contre le curé du sanctuaire de la ‘Ndrangheta

Depuis 1903, les carabiniers identifient le sanctuaire de Polsi (au cœur de l’Aspromonte, la principale chaîne montagneuse de Calabre) comme un endroit symbolique pour la ‘Ndrangheta : les mafieux de Calabre (et d’ailleurs) profitent de la fête de la Madonna della Montagna (chaque 2 septembre depuis 1758) pour se réunir.

Des graffitis dénigrants et offensants sont apparus sur un mur le long d’une route provinciale de Calabre. Ces insultes concernaient Don Tonino Saraco, recteur du sanctuaire de Polsi et curé d’Ardore Marina. Le prêtre a été publiquement soutenu par son évêque : « L’action pastorale menée par Don Tonino […] est un service religieux important, qui n’a rien à voir avec d’autres intérêts privés. Ses activités visent à toujours privilégier le bien de la communauté et non des individus ».

Fête de la Madonna della Montagna, chaque 2 septembre depuis 1758

Milan : condamnation d’un militant d’extrême-droite pour extorsion mafieuse

Domenico Bosa (photo ci-dessus, de dos), 53 ans, surnommé « Mimmo Hammer », a été condamné à Milan à 3 ans et demi de prison pour une tentative d’extorsion liée à la ‘Ndrangheta. Supporter « ultra » de l’Inter de Milan, dirigeant local du groupe néo-fasciste « Hammerskin », il a été condamné selon la procédure du « rite abrégé » (le juge prend sa décision après examen des observations de l’accusation et de la défense, sans débat contradictoire) avec 3 autres personnes. Ils avaient été interpellés en janvier 2020 lors d’une opération de la Guardia di Finanza contre une fraude fiscale et une association de malfaiteurs liée au clan calabrais des Bruzzaniti. En 2018, le militant extrémiste aurait réclamé à un entrepreneur 70 à 80 millions d’euros sur fonds de remboursement d’un prêt usuraire.

Domenico Bosa

Sicile : opération contre la Stidda

Les carabiniers ont mené l’opération « Oro bianco » dans la région d’Agrigente, en Sicile. Cette opération a visé l’organisation mafieuse de la Stidda, avec 12 arrestations et un total de 35 inculpations. Au cœur de l’enquête se trouvent un caïd stiddari, Rosario Pace, dit « Cucciuvì », ou encore Salvatore Montalto, conseiller municipal de Palma di Montechiaro et par ailleurs un des capi decina (« chefs de dizaine », cadre mafieux) de la famille mafieuse. Les carabiniers ont bénéficié de l’aide d’un collaborateur de justice : partie de Palerme, l’enquête a montré les liens entre Cosa Nostra de la région de Palerme et des clans de la Stidda de la région d’Agrigente. Les stiddari se sont infiltrés dans l’économie locale, ont pratiqué l’extorsion de fons et contrôlaient des votes pour « pousser » leurs candidats.

NDLR : La Stidda (étoile en dialecte sicilien) est une organisation mafieuse née dans les années 1980 en Sicile et composée de criminels et de mafieux ”défroqués”. Bien implantée dans la région sud de l’île (Gela, Caltanissetta), la Stidda a connu une guerre violente avec Cosa Nostra dans les années 1980 et 1990, avant l’instauration d’un statu quo.

Trois réseaux de cocaïne ciblés dans le nord de l’Italie

Les autorités antimafia ont mené l’opération « Trexit » contre trois organisations criminelles de trafic de cocaïne, deux albanaises et une marocaine, actives entre Modène et Reggio Émilia. Un total de 28 personnes ont été interpellées. Les marocains achetaient de la cocaïne à un rythme hebdomadaire de 6 à 7 kilos aux deux groupes albanais : un des groupes dirigés par un albanais habitant à Modène, l’autre par un « courtier » venant en Italie que pour négocier les importations depuis les Pays-Bas. Cette opération fait suite aux enquêtes « Exit » et « Rexit », menées en 2017 et 2018 dans la région de Reggio Émilia (un total de 102 arrestations et la saisie de cannabis, d’héroïne et de cocaïne, d’armes à feu, d’argent liquide et de véhicules équipés de caches).

Un réseau nigérian démantelé dans le nord de l’Italie

La police de Trente (Trentin-Haut-Adige) a ciblé un réseau nigérian de revente de stupéfiants : 16 personnes ont été interpellées. L’opération « Underground » a également entraîné 20 perquisitions, dans le Trentin, la Vénétie et la Lombardie. Le réseau s’appuyait sur un commerce de biens ethniques nigérians installé à Vicenza (Vénétie).

Les dealers circulaient en train entre Vicenza et Trente. Le réseau était géré par une femme, Agho Isoken Tina, surnommée « Mamma T », assistée de son fils et de sa belle-sœur. L’argent pour acheter la drogue provenait notamment de la prostitution. De nombreux dealers étaient des demandeurs d’asile pauvres, préférant avaler les doses (au risque de leur vie) que d’être arrêtés. 500 grammes de cocaïne et d’héroïne ont été saisis lors de l’opération.

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