Racket mafieux même pendant le confinement


Malgré le confinement et la crise sanitaire qui a mis les commerçants et entrepreneurs à genou pendant des mois, des mafieux ont continué à exiger le Pizzo à Palerme. Aucune victime n’a déposé plainte, mais les enquêteurs antimafia ont arrêté 16 mafieux en deux jours. Ce blitz a décapité les chefs de Cosa Nostra de Brancaccio, Ciaculli et Roccella.

Les mafieux s’autoproclament « Uomo d’onore » et c’est le terme utilisé couramment pour décrire un affilié à la mafia. Mais comme les mots ont un sens, j’insère volontairement cette expression entre des guillemets pour ne pas induire le lecteur en erreur. En effet, cette formule demeure largement surfaite et fallacieuse au regard des atrocités qu’un mafioso est capable de commettre au nom de son organisation.

Une nouvelle fois, à Palerme, les mafiosi n’ont pas épargné les honnêtes travailleurs. Que se soit les propriétaires de bars aux discothèques, des bouchers et petites épiceries aux boulangeries et aux pharmacies, tout le monde a payé le Pizzo dans ces quartiers. Même pendant l’urgence épidémiologique et le confinement, les quelques commerçants restés ouverts versaient l’argent de protection à la mafia malgré le fait que les volumes d’affaires avaient considérablement diminué. 

Depuis des décennies, les trois territoires de Brancaccio, Ciaculli et Roccella vivent sous forte influence mafieuse et donc dans un climat d’omerta total. Malgré tous les efforts des autorités et de la justice, il n’y a aucun entrepreneur ni aucun commerçant qui ouvre un commerce sans demander l’autorisation au mafioso qui contrôle le territoire. Selon les enquêteurs, même pendant la fermeture de tous les commerces en raison du COVID, les victimes ont continué à payer en silence le racket mafieux. Une partie des subventions étatiques qui servaient à aider les commerçants pendant la crise ont permis de remplir les poches des criminels.

L’opération antimafia lancée en ce mois d’août 2021 est le fruit d’une enquête longue et complexe qui s’étend sur deux ans. Elle a pu être menée grâce à la connaissance parfaite du territoire de la part des policiers qui n’ont pas pu s’appuyer sur la moindre plainte ou aide des victimes d’extorsion, démontrant le pouvoir de la mafia encore aujourd’hui. Les enquêteurs ont reconstitué plus de 50 incidents d’extorsion à l’aide de caméras-espions et d’écoutes discrètes.

C. Lovis ©Antimafia.net™

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