Non, l’Union européenne n’est pas une mafia !


Depuis quelques jours, beaucoup d’internautes me signalent une affaire et s’étonnent du peu de curiosité de la presse francophone concernant Ursula Von der Leyen, la présidente de la Commission européenne. En effet, dernièrement, cette fonctionnaire s’est fait remarquer en remettant un « leadership award » de l’Atlantic Council au patron de Pfizer, Albert Bourla. Evidemment, la situation et le contexte général peuvent susciter quelques interrogations.

En revanche, je rappelle chaque fois à mes lecteurs qu’il ne faut jamais utiliser le mot MAFIA à toutes les sauces. Ce mot est galvaudé aujourd’hui par la faute de piètres journalistes qui en ont fait un terme générique pour évoquer tout et n’importe quoi. Alors non ! l’Union européenne n’est pas une mafia et Ursula Von der Leyen n’est pas une « marraine ».

La chronologie des événements liés au Covid-19 ouvre beaucoup de questions légitimes sur Ursula Von der Leyen qui semble ne pas s’embarraser de scrupules. Consultez cet excellent article paru dans Le Point (30.09.2019). Il est évident que le niveau d’intégrité de certains députés laisse à désirer et jette le discrédit sur toute la classe politique.

Antimafia.net ne se prononce pas sur Ursula Von der Leyen et sa promotion du vaccin Pfizer absolument hallucinante. La présomption d’innocence doit être strictement respectée. Évidemment, des circonstances aussi troublantes vont normalement amener l’ouverture d’une enquête sérieuse sur ces éléments. Et si tel n’est pas le cas, le citoyen a beaucoup d’inquiétude à se faire sur une oligarchie européenne qui semble, a priori, complètement en roue libre.

Mais pour répondre au questionnement légitime qu’on est en droit de se poser, voici quelques explications sur ce qu’est la corruption.

Photo : keystone-sda.ch
Ursula Von der Leyen remettant une distinction lors de l’Atlantic Council

Qu’est ce que la corruption ?

La corruption consiste à pousser quelqu’un à agir contre son devoir, aux moyens de dons, de promesses ou de persuasion. Elle est particulièrement employée lors des transactions et vise le plus souvent des figures politiques, financières et industrielles. La corruption anéantit l’éthique et la confiance des citoyens.

Le champ lexical est vaste pour décrire la corruption. Pot-de-vin, clientélisme, fraude, collusion, favoritisme, concussion, détournement, prévarication, dessous de table, affairisme, magouille, copinage, oligarque, bakchich, passe-droit, rétrocommissions, népotisme, etc.

La corruption n’est ni une invention de la mafia ni propre à elle. Certes, la mafia détient des pouvoirs coercitifs qui lui permettent d’être très puissante dans ce domaine à la faveur de sa puissance financière attractive et son pouvoir de nuisance grâce aux menaces dissuasives qu’elle peut appliquer.

Pour corrompre, la mafia identifie d’abord les cols blancs pour les transformer en complice du crime. Les politiciens sont très souvent les cibles de la mafia, car ils savent parfaitement que la probité n’est pas l’apanage de la classe politique. Beaucoup de politiciens n’hésitent pas à vendre leur âme au diable pour réussir, pour s’enrichir et pour s’assurer un pouvoir confortable. Les personnes corrompues rentrent dans un système pervers dont il est très difficile de s’extraire.

La corruption et les mafias

Les mafias italiennes ont toujours contrôlé leur territoire d’une main de fer. Mais depuis quelques années, elles préfèrent la corruption à la violence. La Direction investigatrice antimafia (DIA) estime que les mafias traditionnelles se concentrent davantage sur la stratégie d’infiltration des milieux économiques, politiques et institutionnels.

Les homicides sont en nette réduction et la violence n’est plus aussi spectaculaire que pendant les années 80′. Les mafias ont toujours su s’adapter à l’air du temps et leur habilité est redoutable pour s’imprégner dans tous les territoires et dans tous les milieux sociaux.

Leur stratégie d’infiltration leur permet d’accumuler des capitaux gigantesques.

La justice italienne se concentre sur le contrôle des appels d’offres, la lutte contre le blanchiment d’argent et la saisie des patrimoines illicites pour lutter contre les mafias. Le juge antimafia Giovanni Falcone déclarait déjà que pour combattre la mafia, la méthode la plus efficace était de « Suivre la piste de l’argent ! ». C’est en effet au moment d’investir leur argent sale que les mafieux sont les plus vulnérables.

Corruption dans les entreprises, le monde politique et du sport

Bien entendu, la corruption ne touche pas seulement les organisations criminelles ou les mafias. La corruption et les conflits d’intérêts se dessinent de mille manières au sein même des entreprises, du monde politique ou du sport. En résumé, dès qu’il y a de l’argent en jeu, un risque de corruption et de conflit d’intérêts existe.

Malheureusement, il est très difficile de combattre ce genre de pratiques (corruption et conflits d’intérêts). Aucun lanceur d’alerte ne peut lutter à armes égales contre la force écrasante et la puissance des corrupteurs. C’est le pot de terre contre le pot de fer. La lutte est inégale et le soutien des lanceurs d’alerte est à géométrie variable. Si la presse peut jouer un grand rôle dans la dénonciation de ce genre de pratiques, elle est le plus souvent silencieuse. La plupart du temps, nourris de subventions étatiques, les médias officiels s’appliquent à voler dans le sens du vent, celui du pouvoir en place.

Consultez la longue liste de condamnations dont Pfizer a fait l’objet ces dernières années.
Lien Good jobs first

 Je vous invite à suivre les travaux de l’ONG Transparency et notamment l’excellent tableau qui est un très bon système pour se situer en cas de doute.