Hommage au Commissaire Boris Giuliano


Boris-Giuliano

Boris Giuliano
Commissaire

♥ 1930, à Piazza Armerina (Sicile)
28 juillet 1985, à Palerme (Sicile)

Source : Les Hommes de l’antimafia, par Christian Lovis


Le commissaire Boris Giuliano est une figure emblématique de la lutte antimafia. Il est mort au petit matin d’une journée d’été à Palerme, assassiné par un mafioso de Cosa nostra qui lui tira plusieurs balles dans le dos. Il avait 48 ans. 

Policier moderne, d’une redoutable efficacité, Boris Giuliano avait la pugnacité nécessaire pour remonter le moral de ses troupes. Sous son commandement, la brigade mobile de Palerme devint la cellule antigang la plus efficace de toute la péninsule. Il dirigea ses enquêtes avec des méthodes innovantes et édifia une véritable collaboration avec le Bureau fédéral d’investigation américain, le  célèbre F.B.I. Ce qui était une première.

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Pour les observateurs, il est admirable que Giuliano ait eu un passé aussi glorieux avec les moyens artisanaux de l’époque. Tous les spécialistes s’accordent à dire qu’il fallait une grande intelligence et une farouche volonté pour arriver à accumuler des preuves factuelles susceptibles d’être reconnues devant un tribunal. On ne parlait pas encore des progrès de la génétique et encore moins des découvertes sur l’ADN. Les micros, les caméras et appareils photos ultra-performants ayant la taille d’une tête d’épingle à cheveux pouvant être dissimulés à peu près n’importe où n’existaient pas à cette époque. Les écoutes téléphoniques étaient rarissimes et demandaient une infrastructure imposante. La seule force des enquêteurs résidait dans un savoureux mélange d’intuition, de perspicacité et de rationalisme cartésien.

Commissaire Boris Giuliano
Commissaire Boris Giuliano

Un agent devait se fondre dans l’environnement qu’il explorait même si cette immersion dans le milieu criminel sicilien présentait un danger mortel plus que partout ailleurs. Car la Mafia, sûre de son pouvoir et de son impunité, assassinait aussi bien des juges que des hommes politiques. Ce n’était pas un modeste fonctionnaire de l’État, encore moins un sbire*, qui allait retenir leurs ardeurs meurtrières. Les enquêteurs de la brigade mobile passaient des jours et des nuits entières planqués derrière les rideaux d’une fenêtre à observer et à noter tous les faits et gestes des malfrats sous surveillance. Les filatures étaient d’autant plus  difficiles que beaucoup de mafiosi vivaient en totale autarcie dans leur quartier, rendant le travail des policiers plus complexe puisque chaque nouveau visage était rapidement repéré.

*Sbire : terme péjoratif utilisé par les mafiosi pour décrire un policier.

C. Lovis – juillet 2020

Extrait du livre – Les hommes de l’antimafia

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Le commissaire Boris Giuliano (en veste claire au centre) sur une scène de crime mafieux.

Le commissaire Boris Giuliano (2ème depuis la droite)